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Unifor se bat contre un lock-out à Ash Grove, au Canada

19 novembre, 2021Subissant un "lock-out" depuis le mois de mai de cette année, plus d'une centaine de travailleurs se battent pour récupérer leurs emplois à la Cimenterie Ash Grove dont est propriétaire la multinationale irlandaise des matériaux de construction CRH.

Vers la fin de 2020, 154 adhérents de la section locale 177 d'Unifor ont appris la fermeture de deux des quatre fours de l'usine de Joliette, menaçant la moitié au moins de leurs emplois.

"Ce fut une vraie onde de choc pour les travailleurs. C'est l'incertitude qui vient s'ajouter à ce que tous subissent déjà avec la pandémie,"

déclarait Renaud Gagné, le directeur d'Unifor Québec, à l'époque.

Alors que la négociation collective était toujours en cours, le lock-out a été déclaré illégalement le 22 mai et ce n'est que le 3 juin qu'un lock-out légal a démarré.

Malgré une forte pénurie de ciment, des cours à la hausse et une pénurie de main-d’œuvre, Ash Grove refuse d'utiliser ses salariés inscrit sur une liste de rappel, ce qui leur permettrait d'accéder à d'autres emplois dans l'entreprise. Elle préfère recourir à des agences d'intérim et à des sous-traitants.

Pour Renaud Gagné,

"Ce conflit est une attaque directe d'une direction locale contre l'existence même d'un syndicat d'entreprise. Tout ce que nous voulons, c'est la reconnaissance de l'ancienneté et le droit à une formation pour des postes que des salariés n'ont jamais occupés."

Le syndicat a organisé une série d'actions depuis le début du lock-out. Le 22 octobre, Unifor et la Fédération québécoise du travail ont organisé une mobilisation de solidarité avec les travailleurs en lock-out. Le 8 octobre, des membres d'Unifor ont manifesté au port de Trois-Rivières et en juillet, plus d'une centaine de membres d'Unifor et de sympathisants ont répondu à l'appel du syndicat à une action de solidarité devant la cimenterie Ash Grove de Joliette.

En réaction à la mobilisation du syndicat, la direction d'Ash Grove a obtenu une nouvelle injonction limitant les actions du syndicat. L'employeur a aussi déposé un recours réclamant 2,6 millions $ canadiens (2,1 millions $US) pour perte de production et dégâts aux équipements et elle a licencié deux membres de la section locale 177, dont l'un est membre du comité de négociation.

Dans une lettre au directeur exécutif de CRH Albert Manifold, IndustriALL Global Union demande qu'ils soit mis fin aux menées antisyndicales sur le site de Joliette, au Québec.

Alexander Ivanou, qui a en charge les industries des matériaux chez IndustriALL, a déclaré :

"Nous sommes choqués par le comportement de cet employeur. Nous exprimons notre entière solidarité avec les membres d'Unifor et ferons appel à la solidarité du réseau syndical mondial de CRH et au CEE. Cette campagne antisyndicale doit cesser sur-le-champ.

CRH Canada emploie 40.000 personnes dans 100 sites de production. À l'échelle mondiale, elle emploie plus de 76.000 personnes dans plus de 3.000 sites dans 29 pays et sur 4 continents.