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Victoire syndicale contre une tentative d'ArcelorMittal pour museler le droit de grève

8 décembre, 2022Parmi une des méthodes qu'il utilise pour empêcher les travailleurs de faire grève, ArcelorMittal South Africa (AMSA) a demandé au Comité des services essentiels (ESC) de classer la fabrication, la fourniture et la distribution de l'acier parmi les services essentiels. Mais le comité en a décidé autrement, dans un sens favorable au Syndicat national des travailleurs de la métallurgie d'Afrique du Sud (NUMSA).

La Loi sur les relations de travail interdit aux travailleurs des services essentiels de participer à des actions de grève. Bien que la constitution sud-africaine reconnaisse le droit de grève, elle impose des limites lorsqu'il s'agit des travailleurs des services essentiels. Dans leur cas, par exemple, les grévistes ne jouissent pas des protections légales et risquent le licenciement.

Pour qu'une industrie soit déclarée service essentiel, elle doit en faire la demande que doit approuver l'ESC. Dans le cas présent, AMSA avait fait cette demande en espérant retarder la grève de six jours, ce qui lui aurait permis de mettre ses deux hauts-fourneaux à l'arrêt.

Mais le NUMSA a rétorqué qu'il s'agissait d'une tentative de reporter la grève et d'allonger les 48 heures de préavis imposé par la loi avant le départ d'une grève.

Le NUMSA, qui est affilié à IndustriALL Global Union, a présenté des arguments de poids à l'ESC, faisant valoir que :

"La seule possibilité pour changer un préavis de grève est de conclure une convention collective entre les parties, ou en modifiant la loi, parce que la Loi sur les relations de travail n'habilite pas l'ESC à le faire. En outre, il n'y a pas de lien de cause à effet entre l'arrêt des batteries de fours à coke et un danger imminent pour la vie, la sécurité ou la santé de l'ensemble ou d'une partie de la population."

L'ESC a conclu que, si les hauts-fourneaux et les fours à coke pouvaient occasionner des risques de sécurité si leur mise à l'arrêt n'était pas correctement menée, ils ne sont pas suffisamment graves pour justifier une entrave aux droits des travailleurs, et l'ESC a abondé dans le sens du NUMSA en concluant :

"Rien ne justifie de limiter le droit des salariés de faire grève en qualifiant ce service d'essentiel."

"C'est une victoire pour les travailleurs et leurs familles qui peuvent ainsi exercer librement leur droit de grève, qui est un élément de leur force de négociation. La tentative de la direction d'AMSA pour étouffer le droit de grève a échoué. Nous invitons les travailleurs d'AMSA à rejoindre les rangs du NUMSA parce que nous nous battrons toujours pour défendre leurs intérêts et nous tenons à remercier nos responsables qui n'ont pas ménagé leurs efforts pour nous obtenir gain de cause,"

a dit Kabelo Ramokhathali, le secrétaire régional du NUMSA pour le district de Sedibeng.

La secrétaire régionale d'IndustriALL pour l'Afrique subsaharienne, Paule France Ndessomin, a déclaré :

"AMSA devrait régler ses différends avec les travailleurs, plutôt que de chercher des voies détournées pour réduire leurs droits. L'entreprise doit améliorer les conditions de travail en remplaçant les contrats précaires par des contrats permanents, en adoptant de meilleures normes de santé et de sécurité et en payant le salaire minimum."

AMSA, qui est coté à la bourse de Johannesburg, est le premier fournisseur d'acier plat d'Afrique subsaharienne. L'acier est fabriqué à partir de minerai de fer, de coke et de dolomite.