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En Indonésie, Goodyear renvoie 52 syndiqués sans motif

15 juin, 2020IndustriALL Global Union et ses affiliés constatent, partout dans le monde, une hostilité croissante envers les travailleurs dans tous les sites du fabricant de pneus américain Goodyear. Elle se traduit par des décisions unilatérales de fermetures d'usines, des pratiques de mauvaise foi dans la négociation collective, le licenciement de travailleurs sans justification, des violations des droits fondamentaux et le mépris pour les relations professionnelles.

Le dernier cas en date est le licenciement de 52 travailleurs syndiqués en Indonésie, sans la moindre explication et au mépris des procédures légales.

Ces 52 travailleurs sont membres de notre affiliée FSP KEP, la Fédération des syndicats de travailleurs de la chimie, de l'énergie, de la mine, du pétrole et du gaz. L'usine Goodyear de Bogor emploie un millier de travailleurs, dont 300 contractuels. Les 52 travailleurs licenciés sont des travailleurs permanents.

Le Secrétaire général de la FSP KEP, Bambang Surjono, a déclaré :

"Nous avons besoin du soutien de la solidarité internationale pour appuyer nos efforts contre la direction de Goodyear en Indonésie qui licencie des travailleurs syndiqués sans respecter la procédure."

Pour le comité de la FSP KEP de l'usine Goodyear de Bogor, ce licenciement en masse relève de l'antisyndicalisme, et il exige qu'en tant que multinationale, Goodyear se conforme à la législation nationale et aux normes internationales du travail.

 

Le texte correspondant de la législation du travail indonésienne, l'article 151 de la Loi n° 13 sur la main-d’œuvre de 2013, stipule que, pour licencier un travailleur syndiqué, il faut une consultation avec le représentant syndical. Si la consultation ne débouche pas sur un accord, l'entreprise ne peut résilier le contrat de travail qu'après décision de la juridiction du travail.

Dans le cas de Bogor, il n'y a pas eu d'accord entre le syndicat et la direction, ni de décision du tribunal du travail.

La direction a annoncé son intention de rencontrer personnellement chacun des 52 travailleurs licenciés. Il s'agit là d'une nouvelle violation de la loi, cette fois de l'article 28 de la Loi n° 21 sur les travailleurs et les syndicats de 2000.

La FSP KEP exhorte Goodyear à revoir d'urgence ses pratiques en matière de licenciement, à agir dans le respect de la loi et des mécanismes internationaux tels que les Principes directeurs de l'OCDE à l'intention des entreprises multinationales, et à annuler sur-le-champ ces licenciements en masse.

Les affiliés d'IndustriALL représentant les travailleurs de Goodyear sont actuellement en butte à une hostilité croissante de la direction en Indonésie, en Turquie, au Mexique et ailleurs. L'entreprise était déjà en grande difficulté financière avant que la pandémie cause un ralentissement massif de l'industrie du pneu partout dans le monde.  

Le directeur d'IndustriALL en charge du secteur du caoutchouc, Tom Grinter, déclare :

"Nous n'accepterons jamais que les travailleurs doivent payer pour les problèmes que Goodyear connaît actuellement. C'est de paix sociale et de respect dans les relations avec les représentants des travailleurs dont a besoin la direction pour relever les défis."