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Le syndicat malaisien vainqueur après sept ans de lutte contre des licenciements abusifs

16 novembre, 2020Le Syndicat national des travailleurs du matériel de transport et des industries connexes (NUTEAIW) est sorti victorieux de sept années de batailles juridiques contre le licenciement abusif, pour exercice de leurs droits politiques, de 18 adhérents.

Ces 18 travailleurs de Hicom Automotive Manufacturers et Isuzu Hicom Malaysia ont été licenciés par l’entreprise en 2013 pour avoir soutenu un candidat d’un parti d’opposition lors d’un meeting électoral alors qu’ils portaient l’uniforme de l’entreprise.

Lors des élections législatives, ces travailleurs avaient soutenu une initiative du Congrès malaisien des syndicats (MTUC) visant à soumettre les revendications des travailleurs à tous les candidats des partis politiques.

Le constructeur automobile a accusé les travailleurs d’avoir terni l’image de l’entreprise et enfreint des règles disciplinaires. Mais ils ont souligné qu’ils avaient le droit de soutenir les revendications du MTUC relatives aux travailleurs et ont réfuté l’accusation en affirmant que l’entreprise avait permis au Premier ministre, issu du parti au pouvoir, de rencontrer les travailleurs en uniforme à l’usine pendant la période de campagne électorale.

En 2018, le tribunal du travail a estimé que la sanction infligée par l’entreprise était disproportionnée et a accordé un total de 1,1 million de MYR (267.000 dollars) d’arriérés de salaire aux 18 travailleurs. La haute cour a maintenu la décision, mais a déduit 30 % des arriérés de salaire en 2019. Au bout du compte, la cour fédérale a rejeté l’appel de la société le 4 novembre 2020.

Le Secrétaire général du NUTEAIW, N. Gopal Kishnam, a indiqué :

“Bien que nous ne soyons pas pleinement satisfaits que les 18 travailleurs n’aient pas été réintégrés, la décision montre que Hicom a procédé à un licenciement abusif et a privé les travailleurs de leurs droits politiques. Un travailleur, comme tout autre citoyen, a la liberté de prendre part à des activités politiques en vue d’améliorer le bien-être des travailleurs ; cette liberté ne peut lui être retirée du simple fait qu’il porte incidemment l’uniforme de son entreprise.”

Annie Adviento, Secrétaire régionale d’IndustriALL Global Union pour l’Asie du Sud-Est, a déclaré :

“Nous appelons Hicom à respecter la liberté d’expression des membres du NUTEAIW. Le principe de la Déclaration de Philadelphie selon lequel « la liberté d’expression et d’association est essentielle à un progrès durable » doit être respecté.”