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La croissance économique par l'emploi est le message de la CES aux ministres européennes

26 septembre, 2011

La Confédération européenne des syndicats (CES) a organisé sa première grande mobilisation depuis qu'une nouvelle direction a pris la tête de ses 82 membres, au printemps dernier. La marche et la manifestation organisées le 17 septembre à Wroclaw, en Pologne, contre les programmes d'austérité ont lancé un message qui va de soi : l'emploi et les salaires ne sont pas les ennemis de l'économie, ils en sont le moteur.

Quelque 40.000 syndicalistes représentant des centrales nationales de toute l'Europe, ont manifesté dans cette ville du sud-ouest de la Pologne où se tenait la réunion de deux jours du Conseil des affaires économiques et financières (ECOFIN), pour exiger qu'aucun nouveau programme d'intégration financière n'intègre des mesures d'austérité.

Tandis que les ministres étaient en Pologne pour mettre en place une meilleure discipline monétaire en ces temps de crise en Europe, les syndicalistes et leurs dirigeants leur répondaient qu'une meilleure gouvernance économique s'impose sous la forme d'opportunités d'emploi plus nombreuses et de normes sociales plus élevées.

La CES condamne la Banque centrale européenne, la Commission et le Fonds monétaire international (FMI) qui pressent les États membres "d'adopter un rythme de consolidation budgétaire trop ambitieux, de déréglementer l'emploi et les régimes de protection sociale, d'affaiblir et décentraliser les systèmes de fixation des salaires et la négociation collective."

La Secrétaire générale de la CES, Bernadette Ségol, a déclaré : "Nous sommes ici pour dire à nos politiciens qu'ils ne doivent pas scier la branche sur laquelle ils sont assis", en ajoutant que les baisses des salaires et les réductions des prestations sociales ne favorisent pas la croissance et ne réduisent pas la dette.

"Nous pensons qu'il existe d'autres options", dit Bernadette Ségol, "comme les obligations (financières) européennes, la taxation des transactions financières, la fin des paradis fiscaux et de l'évasion fiscale" et la mise en place d'une fiscalité équitable. (Voir la déclaration de la CES à l'ECOFIN ici.)

La manifestation de Wroclaw était organisée par la CES et ses deux centrales polonaises, Solidarnosc et l'Alliance polonaise des syndicats (OPZZ). Le défilé est parti du stade olympique pour passer devant le centre de congrès où était réuni l'ECOFIN avant de se disloquer dans la vieille ville de Wroclaw. Tout au long du parcours, les manifestants ont entonné des chants sur les thèmes de l'emploi, des droits des travailleurs, des droits sociaux et de la solidarité.

Le Président de la CES, Ignacio Fernández Toxo, qui est aussi le président des CC.OO. espagnoles, a déclaré que l'idéologie financière néolibérale s'est avérée un échec et a averti que les plans d'austérité actuels ne règleront pas la crise mais ne feront que l'aggraver. Le Secrétaire général adjoint de la CES, Jozef Niemiec, ancien mécanicien de Cracovie et ancien du NSZZ Solidarnosc, a confirmé que les mesures d'austérité "ne feront qu'aggraver la situation économique et sociale actuelle."

À ce rassemblement de la CES participaient des syndicalistes d'Espagne, d'Allemagne, du Portugal, d'Italie, de Norvège, de Suède, de Hongrie, de Lituanie et de Slovénie. La délégation la plus importante était celle de la Pologne, pays qui occupe actuellement la Présidence européenne.