2 juillet, 2025La plus grande fédération de syndicats industriels d’Argentine, la CSIRA, tire la sonnette d’alarme sur ce qu’elle appelle un “industricide” imminent, accusant le gouvernement du président Javier Milei de détruire l’industrie manufacturière et les emplois et de menacer la souveraineté économique du pays.
Selon la déclaration de la CSIRA, en 2024, le secteur manufacturier s’est contracté de 9,4 %, la construction a chuté de 27 % et d’autres secteurs clés, tels que l’exploitation minière, ont également enregistré des baisses. Depuis 2023, plus de 1.000 entreprises ont dû fermer leurs portes et près de 100.000 emplois formels ont été perdus.
Selon la CSIRA, les principales raisons de ce déclin sont l’entrée indiscriminée des importations, le manque de financement, la devise non compétitive du pays et la paralysie du marché intérieur. Elle prévient que si l’Argentine continue sur cette voie, les PME seront affaiblies, la capacité de production du pays sera détruite et sa dépendance à l’égard du commerce extérieur s’accroîtra.
Le CSIRA remet également en question la déréglementation du marché national du cabotage, qui permettra aux navires étrangers de fournir des services de transport en Argentine. Les syndicats affirment que cela affectera l’emploi et générera des sorties de devises. En ce qui concerne les questions liées au travail, la CSIRA réclame la liberté syndicale et condamne l’augmentation du coût de la vie, les conditions de travail précaires et les réformes en cours qui affaibliront les droits des travailleuses et travailleurs. La CSIRA condamne également la “mise hors-la-loi” de Cristina Fernández de Kirchner, avertissant que “sans justice indépendante, il ne peut y avoir de véritable démocratie”.
La déclaration comprend un appel au changement :
“L’Argentine dispose des ressources, des infrastructures, des talents humains et des connaissances scientifiques nécessaires à l’avènement d’une nouvelle phase de développement industriel. Ce qui manque, c’est la volonté politique et la conviction que sans industrie, nous n’aurons pas de Nation et sans Nation, il n’y a pas d’avenir décent”.
Le Secrétaire régional d’IndustriALL pour l’Amérique latine et les Caraïbes, Marino Vani, a félicité la CSIRA pour son initiative, pour avoir suscité le débat et pour avoir présenté des propositions visant à rendre l’industrie argentine viable.
“Nous regrettons que le gouvernement Milei ne prenne pas de mesures pour préserver les emplois dans le secteur, car ces emplois sont importants pour la reprise et le développement de l’Amérique latine. Nous soutenons la position de la CSIRA et nous serons aux côtés de nos collègues dans les discussions sur l’avenir de l’industrie du continent.”
Les affiliés d’IndustriALL appartenant à la CSIRA
- Asociación Obrera Minera Argentina - AOMA
- Asociación de Supervisores de la Industria Metalmecánica de la República Argentina - ASIMRA
- Sindicato de Mecánicos y Afines del Transporte Automotor de la República Argentina - SMATA
- Unión Obrera Metalúrgica - UOM
- Unión de Obreros Empleados Tintoreros, Sombrereros y Lavaderos - UOETSYLRA
- Federación de Obreros y Empleados de la Industria del Papel, Cartón Químicos - FOEIPC y Q