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Deux travailleurs tués en une semaine dans des usines Holcim en Inde

22 octobre, 2021En l’espace d’une semaine, deux accidents mortels se sont produits dans deux cimenteries distinctes d’ACC en Inde. Les syndicats n’ont pas été informés des circonstances entourant ces accidents. ACC est la propriété de Holcim.

 

Un manutentionnaire de 49 ans, M. Subhash, a été retrouvé mort le 8 octobre dernier sur la plateforme d’une machine de chargement de wagons chez ACC Wadi Cement à Karnataka. M. Subhash était membre du syndicat local de l’affilié d’IndustriALL, la Fédération nationale indienne des travailleurs du ciment (INCWF-INTUC).

Le 13 octobre, Chandra Mani Pradhan, 39 ans, chauffeur de camion, a été retrouvé mort à côté de son véhicule à ACC Bargarh Cement dans l’Orissa, après être venu charger du ciment à l’usine.

Dans les deux cas, la séquence des événements qui ont conduit aux issues mortelles n’a pas été clairement établie et ces accidents n’ont pas fait l’objet d’une enquête transparente.

Ces deux travailleurs étaient des sous-traitants et n’étaient donc pas employés directement par l’ACC. Comme M. Subhash avait un contrat permanent, sa famille recevra une indemnisation. Celle de M. Pradhan ne recevra probablement aucune indemnisation.

Les accidents mortels dans les usines d’ACC ne sont pas rares et il y a eu de nombreux incidents ces dernières années. Une importante explosion dans une usine d’ACC dans l’Himachal Pradesh en 2020 a entraîné l’hospitalisation de six travailleurs. En 2019, trois travailleurs ont été tués dans une cimenterie d’ACC à Sindra.

Les syndicats affirment que cette série d’accidents mortels montre que Holcim ne se préoccupe que du bout des lèvres de la sécurité. Le recours croissant à des travailleurs en sous-traitance nuit également à la sécurité. En Inde, on compte généralement neuf sous-traitants pour chaque salarié permanent.

Holcim a publié de bons résultats financiers en 2020 et a versé d’importantes sommes à ses actionnaires. Mais au cours des six dernières années, l’entreprise a réduit ses effectifs permanents de 140.000 à seulement 67.000 personnes dans le monde.

Holcim a annoncé une ambition de zéro blessure, mais le recours croissant aux sous-traitants sape cette ambition. Les travailleurs et travailleuses ne sont toujours pas en sécurité et meurent au travail et la grande majorité des victimes sont des sous-traitants ou appartiennent à des entreprises tierces.

Alexander Ivanou, Directeur pour l’industrie des matériaux, a déclaré :

“Nous sommes profondément attristés par la nouvelle de ces accidents tragiques et évitables et furieux du mépris constant de Holcim pour la sécurité de sa main-d’œuvre. Nous sommes également troublés par le fait que les détails concernant ces accidents restent obscurs.

Il est temps pour l’entreprise de reconnaître les Fédérations syndicales internationales comme des partenaires et d’entamer un dialogue sur les droits des travailleurs et la crise de la sécurité dans ses usines. L’entreprise doit se conformer aux normes de santé et de sécurité de l’OIT, reconnues au niveau international, et autoriser les délégués syndicaux à la sécurité à inspecter les lieux de travail.

La racine de ce problème est le recours croissant de Holcim à des entreprises tierces. Cette externalisation sape la culture de la sécurité sur le lieu de travail et contribue largement à la liste croissante d’accidents mortels.”

Deoraj Singh, Secrétaire général de l’INCWF-INTUC, a déclaré :

“ACC et Ambuja doivent renforcer les systèmes d’inspection dans toutes leurs cimenteries et s’engager en faveur de la participation des syndicats et à divulguer toutes les informations significatives sur la sécurité et la santé.

Ils devraient également cesser immédiatement d’engager des travailleurs précaires non qualifiés et créer un système de prévention en matière de sécurité, sans laisser de place aux insuffisances. L’INCWF et ses parties constituantes sont prêts à travailler avec la direction de Holcim pour garantir les conditions de travail des travailleurs et travailleuses du ciment.”

Les Secrétaires généraux d’IndustriALL et de l’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois ont envoyé un courrier commun à Holcim, appelant l’entreprise à prendre des mesures immédiates pour résoudre la crise qu’elle connaît dans le domaine de la sécurité.