15 mai, 2025Dans une commémoration à la lumière des bougies, plus de 300 travailleurs, parents et membres de la communauté, des représentants des compagnies minières, du gouvernement et du Syndicat national des mineurs (NUM) étaient réunis à Orkney, le 10 mai, en souvenir des 104 mineurs de la mine d'or de Vaal Reefs qui ont perdu la vie dans l'accident d'ascenseur le plus grave de l'histoire, en 1995.
Ce rassemblement faisait partie des commémorations de la Journée internationale de la santé et la sécurité au travail célébrée partout dans le monde le 28 avril.
À ce que l'on sait, la cage d'ascenseur qui remontait à la surface des mineurs ayant fini le travail a été percutée par une locomotive qui a précipité la cage dans une chute de 460 mètres dans le puits. L'enquête a attribué la cause de l'accident à de multiples manquements dus à la négligence et au non-respect des normes de sécurité. Une enquête menée par la Leon Commission a recommandé des poursuites pour homicide volontaire contre la Vaal Reefs Exploration and Mining Company, une filiale d'AngloAmerican devenue par la suite AngloGold puis AngloGold Ashanti. Bien que cela ne se soit pas fait, pour le NUM, un recours collectif reste possible.
Toutefois, cette commission est à l'origine de l'adoption de la Loi sur la santé et la sécurité dans les mines et d'une réglementation plus rigoureuse de l'industrie. Depuis, le nombre d'accidents mortels dans l'industrie minière sud-africaine a diminué et atteint son niveau le plus bas en 2024, lorsque 42 mineurs ont perdu la vie dans des accidents suivant les statistiques qui, selon le NUM, "montrent bien que l'industrie minière reste l'antichambre de la mort professionnelle".
Pour David Msiza, inspecteur-en-chef des mines au ministère des Ressources minérales et pétrolières, "l'Afrique du Sud doit continuer à promouvoir la prévention des accidents parce que les maladies et les accidents du travail continuent de faire des victimes."
Un fonds, le Vaal Reefs Disaster Trust, a été constitué pour venir en aide aux 431 proches de mineurs du Botswana, de l'Eswatini, du Mozambique, du Lesotho et d'Afrique du Sud et financer la scolarisation jusqu'au niveau supérieur. Le NUM, qui est affilié à IndustriALL Global Union, explique que le fonds, qui avait été constitué à l'initiative des organisations syndicales, a depuis été liquidé.
Nomthandazo Joni, qui a bénéficié du fonds, a fait des études de commerce avant de suivre une formation d'agent de santé et de sécurité, raconte la dévastation subie par les familles après l'accident :
"Nos mères ont subi le traumatisme de la perte de leur mari et la plupart ne leur ont pas survécu longtemps. Certaines familles ont éclaté. Pire encore, des bénéficiaires qui avaient achevé leurs études sont eux-mêmes toujours sans emploi."
Le président du NUM, Daniel Balepile, déclare :
"Le mandat du trust était, en premier, l'éducation, ce qui s'est fait puisque la plupart des bénéficiaires ont achevé un programme d'enseignement supérieur."
"La catastrophe de Vaal Reefs nous rappelle les dangers de négliger la sécurité dans les mines, et la leçon majeure à retirer de cette tragédie est de rester vigilants sur la santé et la sécurité. Nous insistons toujours sur le droit des travailleurs de refuser un travail dangereux, en particulier lorsque leurs vies sont en danger,"
commente Glen Mpufane, le directeur d'IndustriALL en charge des mines et de la SST.