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Eswatini : la police disperse une manifestation réclamant des salaires vitaux

17 mars, 2022Ce 15 mars, plus de 5.000 travailleurs et travailleuses de 15 usines du secteur du textile et de la confection ont bravé la pluie pour présenter une pétition sur le salaire vital au Ministère du Travail à Nhlangano. Cependant, la police a dispersé les travailleurs et travailleuses tout en refusant l’autorisation d’organiser d’autres marches prévues à Manzini et à Matsapha.

Le Syndicat général du Swaziland (ATUSWA) affirme que cette action de la police viole les normes nationales et internationales du travail, notamment la Convention 87 (liberté syndicale et protection du droit syndical) et la Convention 98 (droit d’organisation et de négociation collective).

L’ATUSWA rejette l’augmentation de salaire de 6 % proposée par les employeurs avec le soutien du Conseil des salaires du textile et de l’habillement (TAWC). Le syndicat veut un salaire minimum de 2.923 E (194 dollars) par mois.

L’ATUSWA, affilié à IndustriALL Global Union, estime que les employeurs et le gouvernement se fient trop au Conseil des salaires pour déterminer les augmentations salariales. Le syndicat estime que cela va au-delà du rôle du Conseil des salaires, qui est de réglementer les conditions minimales d’emploi, par opposition aux négociations en général et à la négociation collective en particulier.

En outre, au cours des trois dernières années, le TAWC n’est pas parvenu à un consensus sur les revendications des travailleurs et travailleuses en matière de salaire vital. Malheureusement, le Conseil semble toujours statuer en faveur des employeurs, qui sont devenus arrogants alors que les travailleurs et travailleuses continuent à gagner de faibles salaires, déclare l’ATUSWA dans la pétition.

Wander Mkhonza, Secrétaire général d’ATUSWA, déclare :

“Après d’intenses consultations avec nos membres et les travailleurs et travailleuses qui doivent encore être recrutés, il a été décidé de réclamer des droits fondamentaux et d’exiger des salaires décents ainsi que de meilleures conditions de vie sur leur lieu de travail et en dehors.

Ce qui aggrave le problème, c’est que la négociation collective a été activement étouffée par le gouvernement par le biais du Ministère du Travail qui néglige ses responsabilités de surveillance. Cette négligence permet aux employeurs de confisquer le droit à la liberté syndicale et à la négociation collective.”

Paule France Ndessomin, Secrétaire régionale d’IndustriALL pour l’Afrique subsaharienne, déclare :

“Nous félicitons les membres d’ATUSWA pour leur courage à défendre les droits des travailleurs dans un environnement hostile dans lequel les travailleurs et travailleuses vivent dans la peur et sont dispersés par la police pour avoir fait du piquetage pour des salaires vitaux.”

Le 3e Congrès d’IndustriALL a adopté une résolution pour des réformes démocratiques en Eswatini et pour que le gouvernement respecte “la liberté de réunion pacifique et la liberté d’opinion et d’expression qui sont essentielles pour les droits humains et syndicaux ; le gouvernement d’Eswatini doit adhérer aux conventions des Nations Unies, y compris le Pacte international relatif aux droits civils et politiques”.

IndustriALL a écrit des courriers à la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples ainsi qu’à la Communauté de développement de l’Afrique australe pour demander au gouvernement d’Eswatini de protéger les travailleurs et les droits de l’homme.

L’ATUSWA et d’autres syndicats font campagne pour la démocratie et la fin de la monarchie absolue du pays, dirigée par le roi Mswati III. Le dialogue proposé par le gouvernement en vue d’une démocratie constitutionnelle n’a pas encore eu lieu.