4 septembre, 2025IndustriALL réitère son appel à plusieurs enseignes, dont Bestseller, Next et Hunkemöller, pour qu’elles cessent leurs activités au Myanmar et entament immédiatement des négociations avec IndustriALL en vue d’un retrait responsable de ce pays soumis à un régime militaire où les droits du travail et les droits humains ont été éradiqués.
Au Myanmar, l’industrie textile et de la confection est une source importante de devises étrangères pour le régime, contribuant à financer les armes, les munitions et le carburant. Les travailleurs et travailleuses qui produisent des vêtements et des chaussures dans le pays évoluent dans des zones industrielles soumises à la loi martiale. Une commission d’enquête de l’OIT a constaté en 2023 des violations généralisées de ses conventions sur la liberté syndicale et le travail forcé. En juillet, de nouveaux rapports ont fait état de l’arrestation de dirigeants et militants syndicaux pour des motifs inconnus.
Malgré ces préoccupations, des enseignes telles que Next, très populaire au Royaume-Uni, et Hunkemöller, marque néerlandaise de lingerie, ont fait part de leur intention de rester en Birmanie, affirmant qu’elles étaient en mesure d’exercer une “diligence raisonnable renforcée” afin d’atténuer le risque de violations des droits humains dans la chaîne d’approvisionnement.
Next est également l’une des trois enseignes, avec New Yorker et LPP, contre lesquelles IndustriALL a déposé plainte auprès des points de contact nationaux de l’OCDE (PCN) en novembre dernier, au motif qu’il est impossible de se conformer aux lignes directrices de l’OCDE et à la diligence raisonnable en matière de droits humains sous une dictature militaire.
Les travailleurs et travailleuses de l’industrie de la confection du Myanmar et leurs syndicats ont obtenu le soutien de la Conférence internationale du travail en juin, lorsque l’OIT a pris la décision extraordinaire d’invoquer l’article 33 de sa constitution contre le régime militaire du Myanmar. L’article 33 est la sanction la plus sévère de l’OIT et n’a été invoqué que trois fois dans l’histoire de l’organisation.
La résolution relative à l’article 33 appelle les gouvernements, les employeurs et les travailleurs et travailleuses à revoir les investissements dans les chaînes d’approvisionnement qui pourraient soutenir indirectement le régime et à supprimer tous les moyens susceptibles de perpétuer les violations flagrantes des droits des travailleurs.
Atle Høie, Secrétaire général d’IndustriALL, a déclaré :
“En continuant à s’approvisionner au Myanmar, les enseignes contribuent à financer la répression. La résolution sur l’article 33 indique clairement qu’aucun système commercial au monde ne peut atténuer les risques liés à l’exercice d’activités sous une dictature qui interdit les syndicats indépendants et emprisonne les travailleurs et travailleuses. La seule attitude responsable consiste à se retirer et à collaborer avec IndustriALL pour trouver une solution responsable qui protège les travailleurs et travailleuses.”