7 mai, 2025Le Syndicat ougandais du textile, de la confection, du cuir et des secteurs connexes (UTGLAWU) a adressé une requête à la commission du tourisme, du commerce et de l’industrie du Parlement ougandais au sujet des violations flagrantes des droits des travailleurs et des droits de l’homme chez Fine Spinners Uganda.
travailleurs et des droits de l’homme chez Fine Spinners Uganda.
L’UTGLAWU, affilié à IndustriALL, “demande une enquête immédiate et une remédiation à la violation flagrante des droits des travailleurs et travailleuses chez Fine Spinners Uganda Limited.”
Dans sa requête datée du 14 avril, le syndicat a fermement rappelé à l’employeur sa responsabilité, car les travailleurs et travailleuses “méritent de travailler dans des conditions qui respectent leur dignité et leurs droits.”
Le syndicat a expliqué comment le fabricant de vêtements Fine Spinners viole les droits des travailleurs protégés par la législation nationale du travail. Il s’agit notamment de violations de la liberté syndicale, en refusant de signer un accord de reconnaissance avec l’UTGLAWU, qui a pourtant syndiqué plus de 50 % des travailleurs et travailleuses. L’employeur refuse de signer depuis plus de 10 ans et a même ignoré une injonction du ministère du travail et de l’emploi lui imposant de se conformer à la loi.
Fine Spinners ne verse pas non plus les salaires à temps, ce qui rend la vie difficile aux travailleurs et travailleuses ainsi qu’à leurs familles, car ils ne parviennent pas à payer les frais de scolarité, les loyers et autres dépenses de base. En outre, l’entreprise paie beaucoup moins bien que d’autres. Selon le syndicat, les travailleurs et travailleuses de Fine Spinners reçoivent 150.000 shillings ougandais par mois (équivalent à 41 dollars), alors que les salaires dans l’industrie sont d’environ 800.000 shillings par mois (217 dollars). Les travailleuses enceintes ne bénéficient pas de protection, notamment du congé de maternité, et doivent travailler en équipe de nuit. L’employeur ne verse pas non plus les retenues du fonds national de sécurité sociale. En outre, des travailleuses ont informé le syndicat qu’elles étaient enfermées dans des usines dépourvues d’issues de secours.
Une travailleuse a fait état du harcèlement sexuel auquel elle a été confrontée et des agressions physiques subies lors d’une tentative de viol qui lui a causé de graves blessures au cou et aux dents. La travailleuse, qui était enceinte de sept mois, a fait une fausse couche à cause de cette violente agression. Elle a signalé la tentative de viol à la police et l’affaire est actuellement devant le tribunal de première instance de Nakawa. Mais la réponse de Fine Spinners à l’action en justice a été de mettre fin à son contrat, alors qu’elle comptait cinq ans de service, tandis que l’auteur de l’agression, qui est un cadre, reste en poste.
“Il existe des rapports alarmants de violence et de harcèlement basés sur le genre, y compris l’exploitation sexuelle et le viol par certains managers, qui ont été signalés à la police et dont les auteurs ne sont pas punis,”
a déclaré Eli Peter Bendo, secrétaire général de l’UTGLAWU.
Dans des lettres adressées à Fine Spinners, Byakatonda Abdulhi, Parlementaire ougandais chargé des travailleurs, a déclaré qu’il facilitait le dialogue entre l’entreprise de confection et l’UTGLAWU afin de répondre aux préoccupations du syndicat. La centrale syndicale, l’Organisation nationale des syndicats, est également impliquée. Par l’intermédiaire de ses avocats, Fine Spinners a fait part de sa volonté de dialoguer avec les syndicats.
La secrétaire régionale d’IndustriALL pour l’Afrique subsaharienne, Paule France Ndessomin, a déclaré:
“Nous nous félicitons de la facilitation du dialogue par le député des travailleurs et nous demandons instamment à Fine Spinners de cesser les abus à l’encontre de sa main d’œuvre et de respecter les droits des travailleurs et les droits de l’homme, ainsi que de verser des salaires vitaux.”