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Les syndicats indiens veulent une amélioration de la santé et la sécurité pour les travailleurs

8 août, 2022Lors d'une table ronde sur l'état épouvantable de la santé et la sécurité au travail en Inde, qui s'est tenu le 29 juillet à Delhi, les affiliés d'IndustriALL ont réclamé avec force davantage de sécurité pour tous les travailleurs.

Cette table ronde était organisée par IndustriALL Global Union, représenté par sa direction et celles de ses affiliés indiens. Parmi les participants figuraient des représentants du ministère du Travail et de l'Emploi, dont le haut-commissaire au travail d'Inde, de la direction générale de la sécurité des mines, et des représentants de charbonnages et d'aciéries du secteur public, ainsi que de la Confédération de l'industrie indienne.

D'après les chiffres rassemblés par IndustriALL en 2021, au moins 429 accidents sont survenus dans les industries manufacturières, dont les firmes chimiques et pharmaceutiques, les mines et la sidérurgie, et plus de 352 travailleurs ont été tués et plus de 700 autres blessés. Pendant le premier semestre de 2022, pas moins de 78 accidents se sont produits dans l'industrie et les mines, tuant au moins 199 travailleurs et en blessant plus de 348. C'est sur cette toile de fond qu'a été organisée la table ronde pour attirer l'attention sur la dangerosité de la sécurité industrielle et sur les mesures à prendre pour prévenir les accidents du travail. Ces prétendus "accidents" ne sont pas signalés pour la plupart. Les affiliés veulent que le gouvernement et les employeurs publient les informations sur les accidents du travail et les soumettent à l'examen des organisations syndicales.

La fréquence des accidents du travail est favorisée, entre autres, par des procédures d'identification des dangers et des évaluations des risques inadéquates, par le manque de formation des travailleurs précaires en particulier, par un nombre insuffisant d'inspecteurs de la santé et la sécurité dans les usines, par l'absence d'audits de sécurité des bâtiments industriels et par un laxisme des employeurs sur lequel les autorités ferment les yeux.

La situation se dégrade encore lorsque la production descend dans la chaîne d'approvisionnement pour atteindre les petites et moyennes entreprises qui doivent endurer les compressions de coûts imposées par de grands groupes soucieux d'optimiser leurs profits. La modestie des amendes incite les petites et moyennes entreprises à enfreindre les normes au travail. Le nouveau Code de la santé et la sécurité et des conditions de travail, adopté en 2019, a modifié le rôle des inspecteurs d'usines.

"La situation ne peut que se détériorer avec le nouveau code du travail dont ont été retirées les dispositions obligatoires pour assurer la santé et la sécurité au travail. Dorénavant, l'employeur principal n'est plus responsable pénalement en cas de mort d'homme,"

explique Sanjay Vadhavkar, le secrétaire général de la Fédération des travailleurs de l'acier, du métal et de l'ingénierie d'Inde (SMEFI), qui est aussi membre du comité exécutif d'IndustriALL.

Les représentants du gouvernement et des industries minière et sidérurgique ont indiqué avoir plusieurs commissions paritaires et tripartites de santé et sécurité qui se réunissent de manière régulière. Ils ont ajouté qu'ils feront en sorte de prendre en compte les revendications syndicales formulées à cette table ronde.

Kemal Özkan, secrétaire général adjoint d'IndustriALL Global Union, qui présidait la table ronde, a ajouté :

"L'autocertification que prône le nouveau code du travail va surtout affaiblir encore la sécurité au travail en Inde. Il ne faut pas oublier que les véritables experts en la matière sont les ouvriers, qui sont confrontés à ces risques. Les travailleurs ont le droit de savoir quels sont les risques de leur lieu de travail, le droit de refuser ou d'arrêter un travail dangereux et le droit de participer pleinement à la prise de décision et à la mise en œuvre des politiques de santé et de sécurité. C'est pourquoi nous réclamons des gouvernements et des employeurs qu'ils s'engagent aux côtés des syndicats en partenaires, sur un pied d'égalité, pour améliorer la santé et la sécurité sur le lieu de travail."

Lors de la Conférence internationale du travail qui s'est conclue il y a peu, les délégués ont adopté une résolution pour ajouter le principe d'un cadre de travail sûr et sain aux Principes et droits fondamentaux au travail de l'Organisation internationale du travail. L'Inde étant membre de l'OIT, elle va devoir prendre des mesures pour assurer une meilleure sécurité des lieux de travail.