26 août, 2025Au Zimbabwe, où l' activité minière artisanale et à petite échelle (EMAPE) représente plus de la moitié de la production d'or du pays, les syndicats réclament des mesures pour améliorer la santé, la sécurité et l'organisation pour les mineurs informels.
Les affiliés d'IndustriALL Global Union de Zambie et du Zimbabwe, le Syndicat des travailleurs de la mine de Zambie (MUZ) et le Syndicat des travailleurs du diamant et des minéraux assimilés du Zimbabwe (ZDAMWU), se sont engagés à appuyer ces efforts.
Les mineurs artisanaux, qui n'ont souvent que des outils rudimentaires et peu de machines, vivent dangereusement. Beaucoup n'ont aucun équipement de protection individuelle et sont exposés à des substances toxiques comme le mercure, qui attaque les poumons, la peau et les yeux et pollue l'air, l'eau et le sol.
Le manque de ventilation des puits augmente les risques d'affections pulmonaires, comme la silicose et la pneumonie. La profondeur des galeries, parfois 40 mètres, est propice aux effondrements et aux inondations, sources de blessures et de mort. Les mineurs ne sont pas non plus formés à la sécurité, ce qui aggrave encore la situation.
Les 20 et 21 août, une délégation du bureau régional pour l'Afrique subsaharienne, du MUZ et du ZDAMWU ont visité des mines artisanales à Mazowe, dans la Jumbo Mine, propriété de Mettalon, et à Penhalonga, près de Mutare. La délégation, qui incluait des membres de l'Association Luapula des mineurs de Zambie, qui représente plus de 200 petites mines et qui a signé un mémorandum d'accord avec le MUZ, a constaté des pratiques dangereuses, comme le fait de descendre dans les puits avec de simples cordes et de communiquer au moyen de tuyaux en plastique. En outre, des femmes travaillent l'or au moyen de mercure et à mains nues.
Lors d'une réunion à Mutare, le 22 août, les mineurs artisanaux ont demandé une aide financière pour mécaniser les opérations et une assistance pour améliorer la sécurité. Des représentants des autorités, notamment de la présidence et du cabinet, ont convenu de la nécessité de formaliser le secteur de l'EMAPE, d'une organisation des mineurs et d'une amélioration des salaires et des conditions. Le ministère des Mines et des Minéraux a indiqué qu'il fournit des prêts et des informations aux mineurs enregistrés tandis que le ministère du Travail s'est redit favorable à une amélioration des conditions de travail, des contrats et des rémunérations. L'Office national de la sécurité sociale a insisté sur ses programmes de formation à la santé et la sécurité.
Parmi les autres participants figuraient le Centre pour les ressources nationales et la gouvernance et la Fédération zimbabwéenne des syndicats.
Les dirigeants syndicaux ont insisté sur la coopération avec l'EMAPE pour améliorer la sécurité et le travail décent.
George S. Mumba, secrétaire général du MUZ, a déclaré :
"Les associations de l'EMAPE doivent collaborer avec les syndicats pour améliorer les conditions de travail et la santé et la sécurité."
"Nous demandons un plan national pour des normes et des pratiques responsables dans l'exploitation minière avec la participation de l'EMAPE,"
a ajouté le secrétaire général du ZDAMWU, Justice Chinhema.
La secrétaire régionale d'IndustriALL pour l'Afrique subsaharienne, Paule France Ndessomin, a déclaré :
"Nous continuons à réclamer la formalisation de l'EMAPE parce que la plupart des jeunes sans emploi gagnent un salaire de subsistance dans des mines informelles et nous voulons aussi une protection des femmes qui sont exposées à des substances chimiques dangereuses et sont confrontées à la violence et au harcèlement fondés sur le genre."
Ces efforts sont dans la ligne de la recommandation 204 de l'Organisation internationale du travail sur la transition de l'économie informelle à l'économie formelle et de l'African Mining Vision, qui préconisent une formalisation du secteur de l'EMAPE. Alors que la Zambie a ratifié la convention 176 de l'Organisation internationale du travail sur la sécurité et la santé dans les mines, le Zimbabwe a encore à le faire.
La coopération entre le MUZ, le ZDAMWU et les associations de l'EMAPE a le soutien de Union to Union dans le cadre du Projet de renforcement syndical d'IndustriALL, qui promeut l'apprentissage transfrontière et une meilleure organisation des mineurs artisanaux au Zimbabwe.
Le Zimbabwe compte plus de 500.000 mines artisanales qui extraient de l'or, du lithium, des diamants et du platine ainsi que d'autres minéraux tels que le chrome, le cobalt, le cuivre, le fer, l'étain, et des pierres précieuses.