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Les syndicats sri-lankais protestent contre les décisions anti-ouvrières du gouvernement

31 août, 2023Les syndicats du Sri Lanka, parmi lesquels les affiliés d’IndustriALL, ont organisé une marche de protestation à Colombo le 28 août pour dénoncer la décision du gouvernement de restructurer la dette intérieure en utilisant l’épargne des travailleurs.

Avec un taux d’inflation élevé et l’absence de croissance des salaires réels, les conditions de vie des travailleurs et travailleuses sri-lankais sont devenues épouvantables, en particulier pour ceux et celles qui sont employés dans des secteurs manufacturiers orientés vers l’exportation, comme le prêt-à-porter. Dans ces conditions, la décision du gouvernement de restructurer la dette intérieure en utilisant les fonds de pension, comme l’EPF et l’ETF, aurait des conséquences désastreuses pour les travailleurs.

La valeur réelle de l’épargne des citoyens a déjà diminué en raison de l’inflation et de la dépréciation de la roupie sri-lankaise. Une nouvelle réduction du taux octroyé sur les fonds de pension entraînerait une baisse de 30 % de la valeur des sommes à retirer dans dix ans.

 

Anton Marcus, Co-secrétaire de la Fédération des salariés des zones franches et des services généraux, affiliée à IndustriALL, a déclaré :

“Si elle est appliquée, cette décision aura des répercussions négatives sur la vie de plus de 2,5 millions de travailleurs et travailleuses au Sri Lanka. Nous demandons avec insistance au gouvernement de convoquer immédiatement un forum syndical bien représentatif pour discuter de la question.”

Pour assurer la “viabilité de la dette”, la majeure partie du fardeau est supportée par les travailleurs et travailleuses sri-lankais. Environ 61 % de la dette intérieure totale, y compris les emprunts auprès des banques commerciales nationales, sont exclus du programme de restructuration, et l’allègement de la dette pour les détenteurs d’obligations souveraines internationales n’est que de 35 %.

IndustriALL a écrit au Fonds monétaire international pour lui demander de reconnaître la responsabilité des créanciers dans la crise financière actuelle et de suspendre les paiements d’intérêts. Le FMI doit également cesser d’imposer au gouvernement sri-lankais des politiques qui portent atteinte aux obligations du pays en matière de droits de l’homme.

Le gouvernement sri-lankais a proposé des modifications du droit du travail en contradiction flagrante avec les normes fondamentales du travail internationalement reconnues. En effet, ces modifications supprimeraient la journée de travail de 8 heures, permettraient d’étendre les horaires jusqu’à des journées de 16 heures sans heures supplémentaires, supprimeraient la protection contre les licenciements abusifs, démantèleraient les dispositions protégeant le droit à la syndicalisation et à la négociation collective effective, supprimeraient la protection de la maternité et les interdictions relatives au travail des enfants.

Dans une lettre adressée au gouvernement sri-lankais, IndustriALL demande instamment l’arrêt immédiat du processus actuel de réforme du droit du travail et que le gouvernement s’assure que toutes les réformes ou modifications du droit du travail respectent les normes internationales du travail. IndustriALL demande également que les quatre syndicats, parmi lesquels ses affiliés, qui ont été illégalement retirés du Conseil consultatif national du travail en juin 2023 y soient réintégrés.

Atle Høie, Secrétaire général d’IndustriALL, a déclaré :

“Les travailleurs n’ont en aucun cas contribué à la crise de la dette extérieure et il est injuste que ce soit à eux que l’on demande maintenant d’en supporter le fardeau. Le FMI et le gouvernement sri-lankais doivent veiller à ce que les droits des travailleurs et travailleuses ne soient pas remis en cause et à ce que la restructuration de la dette ne se fasse pas à leurs dépens.”

IndustriALL Global Union et industriAll Europe ont adressé une lettre commune à l’Union européenne, l’exhortant à user de son influence dans ses relations commerciales avec le Sri Lanka, notamment dans le cadre des discussions sur le renouvellement du règlement SPG+, afin de garantir le respect des droits des travailleurs et travailleuses du Sri Lanka.

Les fédérations syndicales internationales ont également publié une déclaration commune à ce sujet.