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Nissan refuse à ses salariés le droit de se syndiquer

24 octobre, 2013Postes de travail de dix heures, suppression des pensions de retraite, faiblesse des salaires, travail de nuit et de week-end obligatoire. Il faut ajouter à cela les menaces implicites de fermeture de l’usine ou de réduction des salaires quand les salariés expriment leur volonté de créer une section syndicale. C’est le quotidien des travailleurs et travailleuses à l’usine Nissan de Canton, Mississippi.

Un rapport du spécialiste de la législation du travail Lance Compa et de Mississippi NAACP (Association nationale pour l’émancipation des gens de couleur) décrit comment Nissan enfreint les normes internationales sur les droits de la personne pour les salariés qui décident de se syndiquer et de négocier collectivement. Le personnel de l’usine a dû participer à des tables rondes organisées par la direction où le message est donné clairement dans des exposés et des vidéos – si vous vous syndiquez aux États-Unis, l’usine fermera. Quand les travailleurs et travailleuses font remarquer que cela ne se passe pas de cette façon dans les autres usines Nissan du monde, la réponse est la suivante: “Aux État-Unis, le syndicat amène la fermeture des usines”.

Sheila Wilson, qui est technicienne à l’usine Nissan de Canton, Mississippi, dit que les menaces portent également sur une baisse des salaires.

“En tant que travailleuses et travailleurs, nous demandons une élection syndicale juste et sans intimidation de la part de la direction.”

“Nissan ne respecte pas les normes de traitement des salariés consacrées par l’Organisation internationale du Travail, OIT, les normes fondamentales du travail, les principes fondamentaux des droit de l’homme de l’ONU et autres normes internationales. Cette attitude dément les propres engagements publics de Nissan de faire honneur aux normes internationales par son adhésion au pacte mondial des Nations unies” affirme Lance Compa. “Le traitement infligé aux travailleurs et travailleuses derrière les murs de l’usine massive de Nissan à Canton, Mississippi, est la preuve que Nissan porte atteinte systématiquement au droit reconnu au plan international de créer un syndicat.”

Sheila parle des postes de travail de dix heures, six jours par semaine. Pour les personnes employées temporairement, la durée quotidienne du travail est de douze heures, sept jours par semaine. Et une heure avant la fin du poste, on peut leur dire de travailler quelques heures de plus. Ces postes de travail longs et ardus ont un impact énorme sur la vie familiale. Travailleurs et travailleuses se battent pour trouver un équilibre entre le travail et la famille, et le taux des divorces monte en flèche. 

“Nous ne pouvons pas contrôler ce déséquilibre”, poursuit Sheila. “Et la semaine dernière, on nous a dit sans discussion que nous devrons aussi travailler de nuit et pendant le week-end. Cela affecte gravement les enfants et il y a beaucoup de problèmes de santé. Ce n’est pas une façon saine de vivre.”

Cassandra Welchlyn appartient au comité Mississippi All for fairness chez Nissan. L’organisation a été formée il y a deux ans en réponse à l’impact de Nissan sur la communauté de Canton.

“Quand Nissan est arrivé à Canton, il y a un peu plus de dix ans, les attentes étaient grandes car on pensait que l’entreprise traiterait correctement ses salariés. Et nous continuons de le croire”, dit Cassandra. “La lutte pour les droits civiques au Mississippi nous a appris qu’on ne peut pas rester silencieux quand les droits des personnes sont enfreints. Les travailleurs et travailleuses au Mississippi se voient refuser le droit de se syndiquer, un droit de la personne fondamental et un droit international.”

L’usine Nissan à Canton produit 300 voitures par équipe postée, et cette usine fait les trois-huit. Et pourtant, les retraites des salariés ont été récemment supprimées. Sheila Wilson gagne 23 dollars de l’heure et sa dernière hausse salariale de 50 cents de l’heure remonte à six ans. Le personnel temporaire gagne encore moins, 12,50 dollars de l’heure, sans prestations de maladie. Les accidents du travail ont augmenté, et des salariés ont été mis à pied après s’être blessés, pour être remplacés par du personnel temporaire meilleur marché.

Et Sheila Wilson ajoute:

“Nous demandons à Nissan de permettre une élection syndicale libre sans intimidation et sans enfreindre la législation internationale du travail. Nous continuerons de diffuser ce message dans le monde: Nissan, respectez-nous, ainsi que nos droits de travailleurs et travailleuses.”

IndustriALL Global Union soutient les travailleurs et travail