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Antisyndicalisme chez Flextronics Technology Sdn Bhd

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25 juillet, 2025Une forte majorité des salariés de Flextronics Penang s'est prononcée en faveur de la reconnaissance syndicale, mais le processus a été réduit à néant par ce que le syndicat décrit comme une campagne antisyndicale agressive de la direction. 

Notre affilié Malaysia Electronics Industry Employees’ Union Northern Region (EIEUNR) a perdu de très peu un scrutin à bulletin secret chez Flextronics Technology (Penang) Sdn Bhd (FLEX). Sur les 6.345 travailleurs appelés à voter, 2.748 l'ont fait, 424 de moins que les 50 pour cent requis par le code du travail malaisien. Pourtant 92 pour cent des votants ont donné leur voix au syndicat, ce qui laisse penser qu'il l'aurait emporté si tous les travailleurs avaient pu voter librement et sans ingérence.

Dans les mois qui ont précédé le scrutin des 14-15 juillet, l'EIEUNR a subi une "campagne antisyndicale incessante" de la part de la direction de FLEX. Des cadres et contremaîtres ont organisé des séances d'information pour dissuader les travailleurs de se syndiquer, et certains ont été menacés de perdre certaines prestations s'ils lui apportaient leur soutien. L'entreprise a publié un avis faisant du 14 juillet un jour férié compensatoire tandis que les contremaîtres disaient aux travailleurs de ne pas venir travailler, suscitant confusion et incertitude à propos du scrutin.

Des agents de sécurité auraient empêché des travailleurs de consulter la liste des votants sur le panneau d'affichage, créant une atmosphère de crainte. La direction a aussi retardé les bus et camionnettes qui conduisent les travailleurs à l'usine, certains allant directement aux ateliers de production sans s'arrêter aux bureaux de vote.

Une semaine après le scrutin, 80 travailleurs de Flextronics ont porté plainte à la police, accusant des contremaîtres de les avoir empêchés de quitter leur poste de travail pour aller voter, avec des menaces et des intimidations, engendrant chez beaucoup la crainte de représailles.

Le secrétaire général de l'EIEU, David Arulappen, a déclaré :

"Nous exigeons que la police enquête sur les menaces directes ou indirectes de l'employeur pendant la durée du scrutin. Nous demandons au ministre des Ressources humaines, Steven Sim, d'intervenir immédiatement et de convoquer un nouveau scrutin dans des conditions normales, sans manœuvres antisyndicales de FLEX."

Flextronics Technology (Penang) Sdn Bhd fait partie de FLEX Ltd., une des plus grandes sociétés de sous-traitance de la fabrication d'équipements électroniques. Elle a son siège social à Singapour et son siège d'exploitation a Austin, au Texas. FLEX possède plus d'une centaine d'usines dans une trentaine de pays au moins et emploie plus de 170.000 personnes. Le site de Penang est son centre de production le plus important d'Asie. Les recettes de l'entreprise s'élèvent à 26 milliards $ par an. FLEX fabrique et fournit des services de chaînes d'approvisionnement pour les grandes marques mondiales de l'électronique grand public, de l'automobile, des télécommunications et des soins de santé.

En mars 2025, FLEX a été reconnue pour la troisième année consécutive comme une des Entreprises les plus éthiques du monde dans la catégorie de la fabrication industrielle, en raison de son engagement pour l'éthique, la conformité et la gouvernance.

Le directeur d'IndustriALL en charge du secteur de l'informatique, l'électricité et l'électronique, Alexander Ivanou, a déclaré :

"Le 11 juillet, IndustriALL a envoyé au P-DG de FLEX, Revathi Advaithi, une lettre exhortant l'entreprise à cesser ses manœuvres antisyndicales. Nous déplorons que FLEX n'ait pas donné suite à notre demande et que ses pratiques déloyales aient saboté le scrutin. Nous porterons cette affaire sur la scène internationale et nous exhortons le gouvernement malaisien à agir avec fermeté contre FLEX pour qu'elle respecte la convention 98 de l'Organisation internationale du travail sur le droit d'organisation et de négociation collective. En outre, nous exigeons que l'entreprise prenne des mesures globales pour remédier aux violations qui se sont produites, qu'elle rende justice aux travailleurs affectés et empêche de nouvelles tactiques antisyndicales à l'avenir."