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Victoire historique pour les métallurgistes italiens

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26 novembre, 2025La semaine dernière, les métallurgistes italiens ont remporté une victoire majeure lorsque les syndicats FIM, FIOM et UILM, tous affiliés à IndustriALL, ont signé une nouvelle convention collective nationale avec Federmeccanica et Assistal à l’issue de quatre jours de négociations intenses et ininterrompues. Cet accord concerne plus de 1,5 million de travailleurs et travailleuses dans tout le pays et garantit une augmentation de 205 euros du salaire minimum contractuel sur quatre ans, ce qui, nous confient les syndicats, est essentiel pour protéger les salaires dans un contexte de hausse du coût de la vie et d’incertitude économique.

En juin 2025, la FIOM, la FIM et l’UILM ont organisé une grève de huit heures accompagnée de manifestations régionales dans toute l’Italie, dénonçant ce qu’ils ont qualifié de refus irresponsable des employeurs de négocier. Les travailleurs et travailleuses de l’ensemble du secteur, y compris ceux des petites et moyennes entreprises, se sont joints à la grève et d’autres actions, comme le blocage des heures supplémentaires et de la flexibilité, ont été mises en œuvre. Les manifestations ont envoyé un message clair et unifié : les travailleurs et travailleuses n’accepteraient pas la stagnation, l’érosion des salaires ou de nouveaux atermoiements. Le mouvement de grève a renforcé la détermination des syndicats et démontré aux employeurs que les métallurgistes étaient mobilisés, unis et prêts à poursuivre la lutte pour défendre leur pouvoir d’achat et obtenir des conditions de travail équitables.

Les négociateurs syndicaux ont qualifié cette victoire de cruciale, car elle garantit la défense des salaires à long terme à un moment où de nombreuses familles sont confrontées à des difficultés financières croissantes. La structure salariale révisée maintient un système conçu pour préserver le pouvoir d’achat face à l’inflation. L’accord comprend également un quota salarial supplémentaire et une clause de sauvegarde au cas où l’inflation dépasserait les prévisions pendant la durée de la convention.

Les Secrétaires généraux Ferdinando Uliano, Michele De Palma et Rocco Palombella, de la FIM, de la FIOM et de l’UILM, ont déclaré que cet accord représentait non seulement une victoire dans les négociations, mais aussi pour la défense du système national de négociation collective italien lui-même. Ils ont souligné l’unité et la détermination des syndicats tout au long du processus :

“Les négociations ont été très difficiles, mais nous avons comblé le fossé et signé une convention solide. Nous avons protégé le pouvoir d’achat des métallurgistes et renforcé leurs droits et protections. L’augmentation salariale, le lancement d’un projet pilote de réduction du temps de travail et la stabilisation du travail précaire étaient nos incontournables et nous les avons atteints. Aujourd’hui, nous pouvons dire que nous avons sauvé la convention nationale, qui n’a jamais cessé d’être remise en cause. Cet accord garantit la dignité de ceux qui font battre le cœur industriel de l’Italie. Les métallurgistes écrivent une fois de plus l’histoire de ce pays à un moment où il a besoin de stabilité, de courage et de solutions durables.”

La convention apporte des avancées significatives dans la lutte contre la précarité de l’emploi et le travail précaire, des questions qui ont été au cœur du programme des syndicats. Les employeurs seront désormais tenus de stabiliser une partie des travailleurs et travailleuses à durée déterminée après 12 mois s’ils souhaitent prolonger les contrats temporaires dans des conditions spécifiques. Les travailleurs et travailleuses employés par des agences d’intérim auront le droit à un emploi permanent dans l’entreprise d’accueil après 48 mois, ce qui constitue une évolution importante vers des conditions d’emploi plus équitables et plus sûres pour des milliers de métallurgistes.

L’accord introduit également des changements tournés vers l’avenir, notamment un projet pilote structuré visant à réduire le temps de travail, sous la direction d’une commission spécialisée. Parmi les autres améliorations, citons le renforcement des mesures de protection en matière de santé et sécurité, l’élargissement des droits à la formation sur le lieu de travail, le renforcement des mesures de protection pour les travailleurs et travailleuses gravement malades et handicapés ainsi que de nouvelles dispositions visant spécifiquement à prévenir la violence à l’égard des femmes.

Le Secrétaire général d’IndustriALL, Atle Høie, a salué l’accord et la détermination des syndicats italiens :

“Il s’agit d’une victoire importante non seulement pour les métallurgistes italiens, mais aussi pour tous les travailleurs et travailleuses qui luttent contre la précarité, la baisse des salaires et l’érosion des droits fondamentaux. En garantissant une véritable protection des salaires, des voies vers un emploi stable et des progrès révolutionnaires en matière de réduction du temps de travail, la FIM, la FIOM et l’UILM ont montré ce que des syndicats forts et unis peuvent accomplir. Cet accord envoie un message clair : la négociation collective reste l’un des outils les plus puissants dont disposent les travailleurs et travailleuses pour construire des lieux de travail plus justes, plus sûrs et plus dignes.”

Photos : industriAll Europe