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Les violations commises par Holcim en Inde portées devant l'OCDE

22 février, 2012

 

La multinationale suisse du ciment Holcim demeure la cible de l'ICEM pour le traitement illégal qu'elle inflige aux travailleurs contractuels en Inde. Les tentatives des contractuels et intérimaires employés par ses filiales ACC Ltd. et Ambuja Cement LTD. pour s'organiser et négocier collectivement avec la direction ont été écrasées en recourant à l'intimidation, à la coercition et au licenciement.

Le 12 janvier, l'ICEM s'est associée à la plainte déposée à l'OCDE par le syndicat local Pragatisheel Cement Shramik Sangh (PCSS), membre de la grande famille de l'ICEM et qui représente 1.500 travailleurs contractuels dans l'État de Chhattisgarh.

Cette plainte porte sur plusieurs violations des Principes directeurs de l'OCDE à l'intention des entreprises multinationales commises dans ses établissements. En plus de violations flagrantes du droit des travailleurs contractuels de s'organiser et de négocier collectivement, Holcim est accusée de refuser de négocier avec le PCSS, officiellement reconnu comme le syndicat représentant les travailleurs des entreprises cimentières. La plainte dénonce aussi d'autres violations des communautés résidant à proximité des usines Holcim, comme la destruction des conditions de vie des populations locales après le rachat des terres des paysans, une gestion inepte de l'eau et la destruction de maisons par des tirs de mines ou un travail de sape. Par ailleurs, ses filiales refusent de donner des emplois permanents aux autochtones.

  

Aujourd'hui à New Delhi, l'ICEM a participé à une conférence de presse avec l'Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB), le PCSS et leur fédération nationale, la New Trade Union Initiative (NTUI). Le Représentant de l'ICEM pour l'Asie-Pacifique, Phee Jungsun, y a déclaré : "De telles pratiques violent clairement les droits fondamentaux des travailleurs à une représentation de leur choix, que garantissent pourtant l'ONU, l'OCDE, l'OIT ainsi que la constitution indienne. Le fait que Holcim ait doublé sa marge bénéficiaire grâce à ses activités en Inde illustre encore plus sa mauvaise réputation en termes de violations des droits des travailleurs contractuels et intérimaires."

Holcim, qui fête son centenaire cette semaine, proclame : "Nous avons mis le développement durable au cœur de notre stratégie d'entreprise pour de nombreuses années parce que nous sommes convaincus qu'il contribue à ajouter de la valeur et est une garantie de succès dans la durée."

Holcim est en infraction avec la législation indienne, notamment avec la Loi sur le travail contractuel (réglementation et abolition) qui stipule que des travailleurs contractuels ne peuvent être embauchés que pour des fonctions non essentielles et que ceux qui effectuent un travail identique ou similaire à celui des travailleurs statutaires doivent bénéficier d'une égalité de traitement en termes de salaire et de conditions.

Or, les travailleurs contractuels des deux usines sont affectés à des tâches essentielles pour la production en ne percevant qu'un tiers du salaire des travailleurs statutaires.

L'an dernier, Holcim-ACC a refusé de se soumettre à un arrêt de la Haute-cour de l'État de Chhattisgarh disant qu'elle recourait à des contrats "fictifs et factices" et devrait régulariser la situation de 27 travailleurs contractuels. Il s'est avéré que ces travailleurs ne disposent pas d'un équipement de protection individuelle de base, tels que gants, bottes et masque, et qu'ils n'ont pas accès aux services médicaux, ni aux premiers secours.

Entre septembre 2010 et mars 2011, 80 membres du PCSS ont été licenciés par Holcim-Ambuja. La direction a refusé à plusieurs reprises de participer à des consultations proposées par le Commissaire régional du travail de Raipur.

Les chapitres et paragraphes des Principes directeurs de l'OCDE que viole Holcim sont : Chapitre II (Principes généraux), en particulier les paragraphes A (1), (4),(9); Chapitre IV (Droits de l'homme), en particulier les paragraphes 1, 2; et Chapitre V, en particulier les paragraphes 1 (a), (b), (d), (e), 3, 5.

Pour le texte intégral de la plainte du PCSS à l'OCDE, cliquez sur ce lien : (http://cal.icem.org/images/documents/OECD%20Complaint%207%201%202012.pdf)

Pour plus d'information sur la page Web Company Monitor de l'IBB, cliquez ici : (http://blogs.bwint.org/mnc/category/mnc-info/holcim/)