Jump to main content
IndustriALL logotype

Aucun accord en vue alors que les négociations de la COP27 entrent dans leur dernière ligne droite

17 novembre, 2022Bien que la COP27 doive se terminer le vendredi 18 novembre, la lenteur des progrès signifie que les négociations devraient se poursuivre pendant le week-end. La délégation syndicale s’est attachée à faire en sorte que les engagements en faveur d’une Transition juste soient tenus.

Au moment de la rédaction de cet article, la première version des décisions chapeaux, les grandes lignes d’une déclaration politique, avait été publiée, avec de nombreuses lacunes évidentes signalées par l’expression “à compléter” dans le texte.

La COP26, qui s’est tenue à Glasgow l’année dernière, a été marquée par un certain nombre d’annonces importantes : la déclaration sur la Transition juste, le premier partenariat pour une transition énergétique juste et le pacte de Glasgow pour le climat, qui appelle les pays à soumettre des objectifs améliorés dans l’année.

Annoncée comme une COP de mise en œuvre, la COP27 a vu moins d’annonces spectaculaires et s’est concentrée sur la mise au point des détails des engagements précédents. Les principaux domaines de négociation ont été les suivants :

  • Atténuation : réduction des émissions de gaz à effet de serre pour limiter le réchauffement à 1,5 degré.
  • Adaptation : adaptation au changement climatique, par exemple en finançant des défenses contre les inondations.
  • Financement : financer la transition vers le net zéro.
  • Pertes et dommages : indemniser les pays et les communautés pour les pertes climatiques.

Sur la plupart de ces mesures, très peu de progrès ont été réalisés. Le monde doit réduire ses émissions de 45 % d’ici à 2030. Actuellement, nous sommes en passe de les augmenter de 10%, et les émissions ont atteint un niveau record en 2022. En ce qui concerne le financement, les 100 milliards de dollars par an promis par les pays développés, déjà insuffisants, n’ont jamais été atteints et une grande partie des financements mis à disposition l’ont été sous forme de prêts.

Il n’y a pas non plus d’accord sur les pertes et les dommages, le Secrétaire américain au climat, John Kerry, ayant annoncé que son pays, responsable de 40 % des émissions, n’acceptera pas de responsabilité.

Contrairement à la COP26, qui s’était caractérisée par une participation dynamique de la société civile sous la forme d’une COP alternative en dehors de la zone verte, la COP27 s’est déroulée dans un contexte de répression, avec de nombreux militants égyptiens pour le climat emprisonnés et incapables de participer aux débats et des délégations espionnées par des agents de sécurité. Les syndicats ont dû faire preuve de prudence pour assurer la sécurité des réunions.

En dehors des sessions plénières où les négociations ont eu lieu, les syndicats se sont concentrés sur le lobbying auprès des délégations de leurs pays afin d’inclure des formulations pro-travailleurs dans les textes, ainsi que sur la garantie d’une mise en œuvre pratique. L’expression “transition juste” a été récupérée par de nombreuses parties prenantes, y compris des entreprises et des pays, et utilisée pour faire valoir qu’elles devraient recevoir une compensation pour la décarbonisation.

Les militants syndicaux sont intervenus dans de nombreuses sessions pour insister sur la définition correcte de la Transition juste comme étant une transition réalisée par le biais du dialogue social avec les syndicats. La Directrice d’IndustriALL pour l’énergie et la Transition juste, Diana Junquera Curiel, est intervenue dans plusieurs tables rondes pour renforcer ce point.

S’exprimant lors d’une table ronde avec Revierwende et la centrale syndicale allemande DGB, Diana Junquera a présenté l’idée d’accords mondiaux de transition juste avec les entreprises, supervisés par l’ONU. Elle s’est également exprimée lors d’une table ronde avec l'IRENA sur le potentiel de croissance de l’emploi dans les énergies renouvelables.

Les syndicats ont également suivi de près l’évolution du Partenariat pour une transition énergétique juste sud-africain. La première phase de ce projet est en cours, avec la fermeture de la centrale de Komati et son remplacement par des énergies renouvelables sur le même site, sans perte d’emplois. Le projet vise à réduire considérablement les émissions de l’Afrique du Sud en finançant le passage du charbon aux énergies renouvelables. Un cadre de transition juste est en place, et IndustriALL suivra de très près sa mise en œuvre.

Un Partenariat pour une transition énergétique juste de 20 milliards de dollars a été signé avec l’Indonésie lors du G20 à Bali cette semaine.

Diana Junquera Curiel a déclaré :

“Nous allons suivre de très près la mise en œuvre de ces Partenariats pour une transition énergétique juste, en particulier son premier exemple concret, à Komati en Afrique du Sud. Si ce projet est couronné de succès, avec une véritable Transition juste pour tous les travailleurs et travailleuses de la chaîne de valeur, il offrira une voie vers le financement climatique qui fera des émules dans le monde entier. S’il échoue, la confiance sera brisée et nous serons plus loin que jamais de nos objectifs.

Nous souhaitons réunir nos affiliés indonésiens et sud-africains afin de partager leurs expériences et leurs stratégies pour que les travailleurs et travailleuses ne soient pas laissés pour compte.”