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DOSSIER: Crise énergétique - une occasion pour les syndicats d’obtenir plus rapidement une Transition juste dans le monde du travail ?

28 novembre, 2022

Dossier

De Global Worker

no 2 Novembre 2022

  

Rögion: Global

Thüme: La Transition Juste et le secteur energetique 

Texte: Cherisse Gasana

Pourquoi une initiative de Transition juste pour le secteur de l’énergie maintenant ?

Le secteur de l’énergie joue un rôle essentiel dans les économies nationales, régionales et mondiales. Les entreprises énergétiques nationales et internationales ont fourni des millions d’emplois syndiqués dans le passé et les revenus du secteur de l’énergie sont essentiels pour les budgets des États.

Les conflits géopolitiques, l’instabilité croissante, la concurrence stratégique et les menaces pour la sécurité ont poussé certains pays à réévaluer leurs systèmes énergétiques, passant de l’importation de combustibles fossiles à l’accélération de la croissance de toutes les formes d’énergie propre. La sécurité énergétique est une question cruciale qui, associée aux préoccupations climatiques, accélère les efforts visant à développer des énergies propres avec des chaînes d’approvisionnement sûres et nationales.

Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le secteur de l’énergie emploie environ 65 millions de personnes dans le monde (environ deux pour cent de la main-d’œuvre formelle mondiale) pour

  • les combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz)
  • le secteur de l’électricité (réseaux, transmission, génération)
  • les utilisations finales (équipements, bâtiments, véhicules)

Bien que les énergies propres alimentent la croissance de l’emploi, les pertes de postes sont importantes dans certaines régions et certains secteurs. De nombreux investissements sont nécessaires pour assurer une bonne transition. La croissance rapide de l’emploi comporte également des risques : il faut davantage de travailleurs qualifiés, les écarts de compétences se creusent et l’accent n’est pas suffisamment mis sur le travail décent.

Bien que les projections indiquent une croissance significative des emplois dans le cadre d’une transition vers les énergies propres, aucune technologie ou activité liée aux énergies propres n’impliquera autant d’emplois, et autant d’emplois de qualité, que ceux dont disposent les travailleurs et travailleuses dans le secteur pétrolier et gazier actuel. Alors que les emplois actuels dans le secteur pétrolier et gazier font partie des meilleurs emplois qu’offrent nos économies, jusqu’à présent, les emplois dans les nouvelles entreprises d’énergie propre sont souvent de qualité inférieure à ceux concernant les combustibles fossiles, certains employeurs étant hostiles aux syndicats.

En 2022, la Confédération syndicale internationale (CSI), LO Norway et IndustriALL ont collaboré dans le cadre d’une initiative syndicale mondiale sur la Transition juste dans le secteur de l’énergie. L’initiative vise à s’assurer que le mouvement syndical dispose des informations, des outils et des plans pour obtenir de bons emplois et une Transition juste pour les travailleurs et travailleuses de l’énergie.

Cette initiative offre un lieu de débat aux syndicats du monde entier pour échanger des informations, des exemples et des stratégies. C’est l’occasion d’entendre des experts sur les technologies renouvelables qui sont appelées à remplacer et à créer des emplois dans le secteur de l’énergie. Elle a également exploré le potentiel d’un nouveau processus tripartite dirigé par l’ONU et axé sur la Transition juste dans le secteur de l’énergie, en commençant par le pétrole et le gaz.

Une Transition juste ne laisse personne sur le bord de la route

La Transition juste est un terme conçu par le mouvement syndical, qui fait référence aux politiques nécessaires pour garantir les droits et les moyens de subsistance des travailleurs et travailleuses lorsque les économies passent à une production durable. L’objectif est que la transition soit aussi équitable et inclusive que possible, en créant des opportunités de travail décent et en ne laissant personne de côté.

La pandémie et la crise énergétique ont propulsé la Transition juste au rang des priorités les plus importantes, accélérant la nécessité pour les syndicats d’avoir leur mot à dire avant que les industries ne se déplacent en fonction des seuls intérêts des gouvernements et du capital.

De nombreux pays prévoient d’investir dans les technologies propres de transition énergétique, mais rien ne garantit que le passage à ces technologies permettra de conserver et de créer de bons emplois. Les entreprises investissent unilatéralement dans la transition énergétique, laissant les travailleurs en dehors du processus, mais n’investissent pas suffisamment pour atteindre les engagements fixés par l’Accord de Paris.

“Les syndicats ne sont pas satisfaits des efforts déployés jusqu’à présent par les entreprises du secteur de l’énergie. Les négociations collectives existantes, la fixation d’objectifs climatiques et les initiatives d’entreprises responsables ne donnent pas suffisamment de résultats”,

indique Diana Junqera Curiel, Directrice d’IndustriALL, chargée du secteur de l’énergie et de la Transition juste.

Des vies et des moyens de subsistance en jeu

Que signifie la Transition juste pour l’ingénieur de la raffinerie aux États-Unis qui va perdre son emploi le mois prochain parce que la raffinerie va fermer ?

Que signifie la Transition juste pour l’ingénieur en extraction de gaz au Danemark qui vient d’apprendre l’annulation de la dernière série de licences d’extraction de gaz en raison des objectifs climatiques du gouvernement ?

Les travailleurs des industries des combustibles fossiles sont souvent dépeints comme réfractaires aux énergies propres, mais cette résistance est plus souvent motivée par l’incertitude quant à l’avenir des emplois dans le secteur de l’énergie traditionnelle. Le changement climatique a un impact direct sur les communautés et sur les moyens de subsistance des travailleurs et travailleuses au sein de celles-ci.

Les chaînes d’approvisionnement sont essentielles à la Transition juste

“Les syndicats doivent être présents sur le terrain, aux niveaux national et international, pour s’assurer que la Transition juste est prise en compte non seulement dans l’hémisphère nord, mais aussi tout au long de la chaîne d’approvisionnement”, 

déclare Anne-Beth Skrede, Conseillère spéciale de LO Norvège.

Les Fédérations syndicales internationales représentent les salariés tout au long des chaînes d’approvisionnement et l’intégration de la résilience climatique dans celles-ci nécessite l’implication des travailleurs et travailleuses, en particulier si l’on veut que personne ne soit laissé pour compte.

Les technologies liées aux énergies propres alimentent la croissance de l’emploi

Aucune industrie ne pourrait remplacer l’industrie pétrolière et gazière en termes d’emplois et de revenus. Les syndicats se penchent sur différentes technologies susceptibles d’assurer de la destination des emplois. L’initiative “Transition juste et secteur de l’énergie” s’est penchée plus particulièrement sur les aspects suivants

La décomposition des chaînes de valeur de la production, de la transformation, de la distribution et de l’utilisation finale (amont, intermédiaire, aval) donne une vision plus claire de la localisation des emplois et de l’avenir des travailleurs et travailleuses dans les technologies des énergies renouvelables.

Les travailleurs de l’extraction des combustibles fossiles sont hautement qualifiés et possèdent des compétences applicables aux secteurs renouvelables en pleine croissance. Cela est particulièrement vrai dans le secteur du pétrole et du gaz, où il existe une transférabilité et un réel potentiel que les syndicats peuvent exploiter.

Une Transition juste, inclusive et transformatrice en termes de questions de genre

L’équilibre entre les sexes est faible dans le secteur des énergies renouvelables, les femmes ne représentant que 30 % de la main-d’œuvre en raison des stéréotypes sexistes, du manque d’accès aux emplois, de lacunes d’éducation, des pratiques d’embauche, des politiques discriminatoires sur le lieu de travail et du manque d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Les stratégies et les programmes de lutte contre les effets du changement climatique doivent inclure la participation, les expériences et le point de vue des femmes.

Les syndicats doivent s’attaquer aux normes culturelles et sociales, ainsi qu’aux barrières structurelles qui font obstacle à l’égalité des sexes. L’écart de rémunération entre les sexes et la sous-évaluation du travail des femmes sont toujours absents des conversations sur la Transition juste.

Les syndicats doivent renforcer leur pouvoir et leurs alliances avec la société civile : organisations féministes, de jeunesse, communautaires, racialisées, autochtones et environnementales. Les syndicats doivent veiller à ce que leurs structures soient représentatives de l’ensemble de la main-d’œuvre dont ils sont les porte-paroles, et pas seulement des travailleurs masculins. Tous les travailleurs doivent bénéficier de l’égalité des chances et de l’égalité de traitement. Ils doivent également défendre les droits des communautés dont ils font partie et les intégrer dans la planification d’une Transition juste.

À quoi ressemble une Transition juste réussie pour les travailleurs ? Les syndicats doivent se demander si un résultat positif ne va profiter qu’aux travailleurs masculins. Les femmes, sous-représentées de manière disproportionnée dans les secteurs dominés par les hommes comme l’énergie, ont-elles été prises en compte ? Qu’en est-il des travailleurs et travailleuses racialisés ou indigènes surreprésentés dans les emplois précaires et externalisés ?

“Les emplois dans le domaine de l’énergie propre sont pour tout le monde. La prochaine phase de l’initiative pour une Transition juste prévoit d’inclure davantage les questions de genre et de justice raciale et d’explorer ce que le mouvement syndical peut faire pour s’assurer que davantage de femmes, de jeunes et de travailleurs racialisés obtiennent de bons emplois dans le domaine de l’énergie propre et, surtout, adhèrent à des syndicats”,

a déclaré Samantha Smith, Directrice du Centre pour une transition juste de la CSI.

Pour une Transition juste, il faut des syndicats à la table des négociations!

Les syndicats et les confédérations nationales du secteur de l’énergie se sont mobilisés sur la question des bons emplois et de la Transition juste. Leurs membres connaissent à la fois des changements et des pertes d’emplois, ainsi que de nouvelles opportunités de syndicalisation dues à la décarbonisation.

Les bons exemples de Transition juste se trouvent généralement dans les pays où le taux de syndicalisation est élevé et où les syndicats ont été impliqués très tôt. Par conséquent, les syndicats doivent s’assurer qu’ils sont préparés. L’inclusion et la mise à profit de la syndicalisation des nouveaux emplois qu’apporte la transition sont essentielles pour réussir une Transition juste pour tous les travailleurs et travailleuses.

La main-d’œuvre est confrontée de par le monde à des défis différents et il existe des écarts significatifs dans les capacités industrielles des pays face aux différentes voies de transition. Nous nous trouvons face à une situation désordonnée et complexe et il n’existe pas de solution universelle de Transition juste.

Bien que de nombreux emplois dans le secteur du pétrole et du gaz présentent un transfert de compétences élevé vers les emplois dans le domaine des énergies propres, ce n’est pas universellement vrai. La transition nécessitera un développement et un renouvellement des compétences. De même, les nouvelles technologies telles que l’hydrogène soulèvent de nouveaux problèmes de santé et de sécurité qui nécessiteront de nouvelles réglementations et compétences en matière de SST. Même les technologies plus anciennes, comme les panneaux solaires, requièrent une plus grande attention aux compétences et à la SST, car on ne se concentre actuellement pas assez sur les risques tels que les chutes et l’exposition à des tensions élevées.

Les travailleurs sont présents tout au long des chaînes d’approvisionnement ; les syndicats et leurs adhérents veilleront à ce que cette transition se fasse dans la justice.

Les énergies renouvelables ont poussé les entreprises à transformer leurs activités et leurs chaînes d’approvisionnement pour répondre à la demande record d’énergie propre. Mais les chaînes d’approvisionnement du secteur des énergies renouvelables, en particulier celles du solaire, de l’éolien et des batteries, sont critiquées pour leurs violations des droits de l’homme. La législation évolue rapidement en réponse à ces critiques.

Les entreprises ont un rôle important à jouer dans la Transition juste ; elles ne peuvent plus faire de changements superficiels, elles ont le devoir de faire de réels efforts pour atteindre les objectifs de durabilité et non plus simplement des changements cosmétiques pour cocher des cases des critères de gouvernance environnementale et sociale (ESG).

Le devoir de diligence fait l’objet de discussions aux niveaux national et international, de la proposition de directive de la Commission européenne sur le devoir de diligence des entreprises en matière de développement durable aux discussions sur un traité des Nations unies sur les entreprises et les droits de l’homme, en passant par le guide du Conseil japonais des métallurgistes (JCM) sur le rôle et les réponses des syndicats au devoir de diligence en matière de droits de l’homme, soumis au vice-ministre parlementaire de l’économie, du commerce et de l’industrie.

L’initiative de diligence raisonnable la plus avancée que nous ayons vue jusqu’à présent est la législation allemande sur les chaînes d’approvisionnement, la Lieferkettengesetz. À partir du 1er janvier 2023, les travailleurs et leurs défenseurs pourront poursuivre les entreprises allemandes devant les tribunaux du pays en cas de violation des droits environnementaux et des droits de l’homme, y compris des droits des travailleurs.

Pour réussir la Transition juste, il faut assumer la responsabilité des chaînes d’approvisionnement et, à cet égard, les lois sur la diligence raisonnable en matière de droits de l’homme seront déterminantes. Les travailleurs doivent être impliqués pour s’assurer que la diligence raisonnable ne soit pas en deçà des attentes.

Les accords de Transition juste entre syndicats et employeurs, dirigés par l’ONU, ont le potentiel d’obtenir et d’imposer des emplois décents au niveau mondial ainsi que des accords de Transition juste entre les compagnies pétrolières et gazières et les syndicats. En cas de succès, les Fédérations syndicales internationales prévoient d’étendre leur action à d’autres entreprises énergétiques et industrielles.

Ces évolutions ont créé un point sur la ligne du temps où les syndicats ont l’opportunité de susciter le débat auquel ils prendront part.

Si les entreprises ne parviennent pas à mettre en œuvre des mesures de diligence raisonnable tout au long de leurs chaînes d’approvisionnement, en particulier dans les secteurs des énergies renouvelables, il y aura probablement des conséquences sur leurs activités, car les investisseurs, les clients et les institutions financières élaborent des exigences en matière de droits de l’homme applicables à tous ceux avec qui ils font des affaires.

L’initiative conjointe de la CSI, LO Norvège et IndustriALL arrive à un moment important où les syndicats doivent se réapproprier la Transition juste. Elle ne peut être détournée par le capital comme un outil pour cocher ses cases ESG. Elle nous appartient et, pour l’accomplir, nous devons être présents à tous les niveaux du débat, car les travailleurs  et travailleuses se trouvent à tous les niveaux des chaînes d’approvisionnement.

La Transition Juste dans le monde:

Aux États-Unis, la loi sur la réduction de l’inflation vise à créer des emplois dans le secteur des énergies propres, à stimuler les investissements dans les énergies renouvelables, à revitaliser le secteur manufacturier et à réduire les coûts des soins de santé. Cette loi devrait permettre de créer 1,5 million d’emplois dans les secteurs de la construction et de la fabrication. La transition elle-même suscite encore des inquiétudes. Il n’y a toujours pas de dispositions pour les travailleurs des industries des combustibles fossiles. La loi a ses limites et les syndicats continueront à se battre pour ces travailleurs.

Le Danemark dispose d’une main-d’œuvre fortement syndiquée qui a réussi à obtenir des emplois de qualité dans le secteur éolien.

L’empreinte de l’industrie de la fabrication d’équipements est un facteur important pour la création d’emplois. Elle détermine la capacité d’un pays à établir une chaîne d’approvisionnement locale solide et la capacité à mettre en œuvre, à moderniser et à mettre à jour les réseaux électriques pour alimenter le réseau en électricité éolienne.

En Norvège, onze installations éoliennes flottantes offshore seront développées avec les employeurs, les gouvernements et les syndicats. Il s’agira des premières installations éoliennes flottantes alimentant des installations pétrolières et gazières offshore. Les émissions liées à la production de pétrole et de gaz représentant un quart des émissions de CO2 de la Norvège, il était important pour ce pays d’électrifier ces plateformes.

En Espagne, la stratégie de Transition juste pour le secteur de l’énergie fait partie d’un effort plus large de décarbonisation de l’ensemble de l’économie. Le dialogue social occupe une place importante dans ce processus et les syndicats y sont étroitement associés. Les syndicats font état d’un début de processus complexe mais positif, qui a commencé par l’élimination progressive du charbon ainsi que le développement rapide des énergies renouvelables et qui s’est étendu en 2021 pour inclure l’interdiction de nouveaux forages pétroliers et gaziers.

Au Brésil, il y a eu une augmentation des prix et de la demande dans le secteur solaire photovoltaïque depuis 2021, créant environ 151.000 emplois, 43% de ces emplois sont en dehors du Brésil, et les emplois sont concentrés dans la construction et caractérisés par des conditions de travail précaires et de faibles salaires au Brésil.

La transition énergétique au Brésil se trouve à un moment critique. Les résultats des élections présidentielles auront un impact considérable sur l’orientation du pays en matière de Transition juste.

En Afrique du Sud, les syndicats ont élaboré un plan de Transition juste pour les travailleurs et travailleuses de la chaîne de valeur charbon-énergie, de l’agriculture et des transports. Ce plan fournit aux syndicats des outils politiques, de négociation collective et autres, afin que le monde du travail puisse mener à bien le programme de transformation radicale de l’économie. Le mix énergétique futur de l’Afrique du Sud fait l’objet de discussions après les récentes annonces du gouvernement. Il y aura davantage d’énergies renouvelables et potentiellement un rôle plus important pour le gaz naturel.

Le Japon dispose d’une feuille de route ambitieuse pour lutter contre le changement climatique. La coopération entre les syndicats et le gouvernement est forte. Dans un contexte de pénurie d’électricité et de prix élevés du gaz naturel, le gouvernement et les syndicats considèrent que l’énergie solaire et l’énergie nucléaire ont un rôle à jouer. Pour maintenir la sécurité de l’approvisionnement, le gouvernement japonais est à la recherche de fournisseurs de gaz naturel.

En Colombie, l’industrie minière a connu des moments difficiles. Glencore, par exemple, a profité de la réglementation plus souple du gouvernement précédent pour licencier.

Les travailleurs veulent s’orienter vers une énergie propre. Avec le gouvernement nouvellement élu, les syndicats pensent qu’ils peuvent progresser vers une Transition juste, non seulement dans le secteur de l’énergie mais aussi dans d’autres secteurs, comme l’agriculture.

En Irak, les plans de transition et les investissements ont été mis entre parenthèses en raison de l’instabilité du pays. L’Irak offre des possibilités en matière d’énergies renouvelables, mais du gaz continue à brûler dans des torchères partout dans tout le pays.

Les syndicats doivent examiner la situation mondiale pour voir où les multinationales investissent. La société allemande Siemens, par exemple, a signé un accord avec le gouvernement irakien pour produire de l’hydrogène dans le pays. IndustriALL a conclu un accord-cadre mondial avec Siemens qui peut permettre aux syndicats d’exiger la participation des travailleurs au processus de transition.

En Allemagne, le gouvernement a présenté une stratégie pour l’hydrogène en 2020 afin de créer des partenariats énergétiques solides dans le monde entier. Cette stratégie est dominée par des données techniques, sans perspective pour les travailleurs. En faisant appel à des syndicalistes, des membres de comités d’entreprise et des experts de la chaîne de valeur, la DGB a produit sa propre documentation sur le sujet. Elle a mené des entretiens avec 20 experts différents et a rédigé une prise de position : Revendications syndicales pour l’économie de l’hydrogène, vers une main-d’œuvre prête pour l’hydrogène.

Au Nigeria, les syndicats font partie d’un processus de dialogue social tripartite sur le respect des engagements du pays vis-à-vis des objectifs climatiques de l’ONU, mais il reste encore beaucoup à faire, notamment sur ce que les syndicats peuvent faire collectivement pour avoir leur place à la table des négociations.

Le gouvernement investit toujours massivement dans l’exploration pétrolière et gazière. Les exportations dans ce domaine représentent 65 % du revenu national du Nigeria. Bien que les emplois pétroliers représentent moins de 5 % des emplois directs, ils sont les emplois de la meilleure qualité que l’on puisse trouver dans le pays.

L’Indonésie dispose d’une feuille de route “net zéro” visant à éliminer progressivement les centrales au charbon d’ici 2060. Cependant, les syndicats s’inquiètent de l’absence de plan clair sur la manière d’atteindre ces objectifs ou sur ce qu’ils signifient pour les 1,2 million de travailleurs des mines de charbon. Les syndicats souhaitent que le dialogue social tripartite façonne ce plan et qu’il inclue des discussions sur l’avenir des industries du pétrole et du gaz naturel.

Les syndicats se concentrent sur la formation et l’amélioration des compétences pour pouvoir préparer les travailleurs. Il est essentiel d’inclure des clauses de Transition juste dans les CCT et d’éduquer sur l’impact du changement climatique.